Intervention de Françoise Dumas

Réunion du mercredi 12 janvier 2022 à 9h35
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

Nous poursuivons notre cycle d'auditions consacrées à l'Europe de la défense en recevant le général Laurent Marboeuf, chargé depuis 2020 des relations internationales militaires à l'état-major des armées.

Général, je vous remercie d'avoir accepté d'intervenir sur le bilan intermédiaire et les perspectives militaires de la Boussole stratégique.

Alors que la France préside le Conseil de l'Union européenne depuis le 1er janvier, l'une de ses priorités en matière de défense est la conclusion des travaux sur la Boussole stratégique, dans un sens bien entendu favorable à son ambition de renforcer l'autonomie stratégique européenne afin de passer, pour reprendre les mots du Président de la République, « à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin ».

Comme l'a souligné la ministre des armées lors de son audition par notre commission en décembre dernier, « la Boussole stratégique ne doit pas être un rapport de plus, mais un véritable plan d'action concret, voire le premier Livre blanc de défense pour l'Union européenne ».

Une première version de la Boussole stratégique a été examinée par le Conseil des affaires étrangères du 15 novembre 2021 et par le Conseil européen du 16 décembre dernier. Le débat devrait se poursuivre entre les États membres jusqu'au Conseil européen des 24 et 25 mars 2022, qui devrait adopter un document révisé.

La Boussole stratégique s'appuiera, en premier lieu, sur une analyse des menaces auxquelles est confrontée l'Union européenne. Cette analyse est un préalable indispensable car, sans consensus sur notre vision des menaces, il est impossible d'élaborer une quelconque stratégie commune.

Général, les États membres pourront-ils aller au-delà du plus petit dénominateur commun et faire de cette analyse des menaces autre chose qu'un catalogue ? Êtes-vous confiant quant à leur capacité commune de définir une véritable vision stratégique pour la prochaine décennie ? Le point de vue de la France sur les plus grandes menaces qu'affronte et affrontera l'Union européenne est-il partagé par une grande majorité des États membres ?

Sur le fondement de cette analyse des menaces, la Boussole stratégique comportera quatre chapitres : la gestion de crise, la résilience, le développement des capacités et les partenariats. Chacun de ces chapitres suscitera, je n'en doute pas, de nombreuses questions de mes collègues ; je me limiterai, pour ma part, à deux interrogations.

La proposition ambitieuse du haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, soutenue par de nombreux États membres, de créer une réelle capacité de réaction rapide vous semble-t-elle réaliste, compte tenu du précédent des groupements tactiques de l'Union européenne (GTUE), qui s'entraînent depuis 2005 sans jamais avoir été déployés sur le terrain ?

Comment la Boussole stratégique s'articulera-t-elle avec l'engagement dans l'OTAN, qui constitue la clé de voûte de la politique de défense de nombre d'États membres ? Quelle est l'implication et le positionnement de vos homologues européens membres de l'OTAN ?

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