Intervention de André Chassaigne

Réunion du mercredi 23 février 2022 à 11h05
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne, co-rapporteur :

Au terme de ce bref panorama de la menace et de nos capacités françaises de défense NRBC, nous en arrivons à la troisième étape de notre réflexion : les enjeux d'avenir. La France dispose de réelles capacités de défense contre les dangers nucléaire, radiologique, biologique et chimique. Des capacités pleinement reconnues par nos alliés. Mais la défense NRBC est un ensemble capacitaire qui ne peut souffrir d'aucun axe défaillant. Or, si ses ressources humaines sont robustes, elles sont limitées car le domaine NRBC n'est plus considéré comme prioritaire depuis la fin de la Guerre froide. De plus, certains équipements, datant des années 1990, sont vieillissants tandis que d'autres présentent des lacunes dans les domaines de la protection collective et de la détection biologique. Le soutien est fragile : la définition des stocks doit être énoncée dans l'optique d'un conflit de haute intensité et le maintien en condition opérationnelle est coûteux pour les matériels anciens. La France a participé à des opérations exigeantes en termes de défense NRBC, comme l'opération Tamarin en Guinée, où sévissait le virus Ebola, ou l'opération Chammal au Levant. Nos armées jouissent donc d'une véritable expérience récente. Cependant, la défense NRBC française manque d'épaisseur capacitaire et c'est sur ce point que nous tenons à revenir. Les forces armées sont confrontées à un risque de rupture capacitaire lié à l'obsolescence des matériels et à l'ancienneté des équipements, en particulier des équipements lourds de l'armée de Terre.

L'effort de remontée en puissance des capacités de défense NRBC a commencé en 2020-2021 avec le programme CINABRE. Mais la première étape de ce programme ne permettra que de combler les retards accumulés pendant la décennie précédente. C'est pourquoi nous proposons de porter l'effort en faveur de la défense NRBC à 2 milliards d'euros d'ici à 2030, soit 250 millions d'euros par an. Ces crédits permettront de financer le programme CINABRE mais aussi l'acquisition d'autres matériels NRBC, et en particulier des matériels s'intégrant au programme SCORPION de l'armée de Terre : 25 « Griffon » NRBC.

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