Nous estimons qu'il faut aller encore plus loin et proposons que cette coopération se fasse aussi entre États européens. La France a en effet une véritable carte à jouer dans le domaine NRBC. La France a conclu un partenariat capital avec la Belgique permettant une interopérabilité totale dans le domaine de la mobilité terrestre : le fameux accord « CaMo » de coopération militaire entre la composante terre de l'armée belge et notre armée de Terre. Les deux forces adopteront la même doctrine d'emploi et le même système de formation, autour de l'opération SCORPION de modernisation des capacités blindées médianes. Ce pays nous semble donc un partenaire tout désigné pour une coopération bilatérale dans le domaine NRBC.
De même, nous contribuons avec l'Italie à un projet d'installation d'un polygone d'entraînement en Roumanie dans le cadre de la coopération structurée permanente. La Roumanie et l'Italie nous semblent donc ainsi des partenaires tout à fait intéressants. Nous pourrions même étendre cette coopération à l'Espagne et à la Grèce.
Si la coopération internationale est essentielle et mérite d'être approfondie dans un domaine où les capacités sont rares, l'autonomie nationale reste toutefois stratégique. La France doit continuer à pouvoir disposer d'une appréciation autonome de la situation grâce au renseignement et conserver la pleine autonomie de sa capacité d'intervention. Elle doit aussi, selon nous, soutenir une base industrielle et technologique de défense qui reste très fragmentée.
Dans le domaine qui nous occupe, la France dispose de plusieurs entreprises spécialisées, essentiellement des PME, dotées d'un savoir-faire et d'une expérience reconnues. Ces PME ont d'ailleurs une activité importante à l'exportation. Cependant, il s'agit de nombreux petits acteurs fabriquant des produits de niche. Les seuls industriels de taille sont Nexter et Thales. En dehors de Nexter et de sa filiale NBC Sys, les principaux spécialistes du NRBC ne sont que sur un seul segment d'activité. On peut notamment citer Bertin, Mirion, Utilis, Paul Boyé Technologies ou encore Ouvry ainsi que les entreprises fabriquant des contre-mesures médicales.