Je ne souhaite surtout pas déclencher les mêmes cris d'orfraie qu'en commission des finances. Il ne s'agit, en effet, que d'un amendement d'appel, que vous pourriez bien évidemment adopter, mais à partir duquel nous pourrions surtout définir une stratégie de moyen et long termes dans le domaine de la recherche. Il est inspiré des réflexions engagées au sein des groupes de travail auxquels j'ai participé avec MM. Villani et Berta pour préparer ce projet de loi de programmation et il fait suite à la récente création du poste de haut-commissaire au plan.
Le troisième groupe de travail proposait ainsi, dans son rapport, de créer une cellule stratégique auprès du Premier ministre et un outil opérationnel au travers d'une agence des grands défis sociétaux, dans l'objectif très simple de donner les moyens à la France, non pas seulement de rattraper son retard au cours des dix ou vingt prochaines années, mais de préparer l'avenir en identifiant les domaines dans lesquels notre pays, seul ou avec d'autres, possède des atouts, des avantages, pour bâtir un leadership. Il s'agirait dès lors de définir des champs, tracer les jalons, scientifiques, technologiques, industriels, commerciaux, de déterminer des partenariats de la manière la plus décloisonnée possible au sein de l'État comme dans les territoires. L'institution d'un haut-commissaire au plan – sans haut‑commissariat, notons cette originalité au passage – pourrait être l'occasion de combler cette lacune dans l'organisation de la recherche française, dont Cédric Villani a lui-même déploré le fonctionnement complexe et en silos.