Les moyens de la mission « Médias, livre et industries culturelles », incluant le programme 180 « Presse et médias » et le programme 334 « Livre et industries culturelles », sont en hausse de 19 millions d'euros par rapport à 2020. Après une année très difficile pour l'ensemble des professionnels de ces filières, cette augmentation budgétaire est une excellente nouvelle. Ces chiffres sont à relier à l'effort de soutien du Gouvernement face à la crise sanitaire et aux différentes aides sectorielles associées au plan de relance.
Concernant la presse, l'épidémie est venue aggraver la situation du secteur, qui connaissait déjà de grandes difficultés. La transformation profonde des modes de consommation de l'information bouleverse l'équilibre de toute la filière de fabrication et de distribution de la presse imprimée. Elle vient fragiliser son modèle économique, quand, dans le même temps, les fausses informations de pseudo-experts se propagent partout sur les réseaux sociaux.
C'est dans ce contexte que nos politiques publiques ont un rôle décisif à jouer en faveur des médias. Il s'agit de protéger à tout prix leur socle économique, en assurant notamment un meilleur respect du droit voisin ainsi qu'un partage de la valeur plus juste entre les éditeurs de presse et les GAFAN – Google, Apple, Facebook, Amazon, Netflix.
Il est de notre devoir de les accompagner dans cette transformation inéluctable en veillant à leur indépendance, en préservant le pluralisme et en garantissant la liberté d'expression, qui est consubstantielle au débat démocratique et à notre vision du monde. Les récents événements nous ont montré à quel point il est important de sanctuariser, de chérir, de préserver ce droit fondamental si fragile qu'est la liberté d'expression.
Face à la crise, nous saluons le plan spécifique en direction de la presse qu'a annoncé le Président de la République en août dernier. Il permettra, nous l'espérons, de consolider la filière et de lui donner un nouvel élan. Ce sont 377 millions d'euros qui sont mis sur la table, en crédits nouveaux ainsi qu'en dépenses fiscales, afin de relancer l'investissement et d'amorcer les nécessaires transformations.
Au-delà de ces mesures indispensables à la survie du secteur, il nous faut également penser à l'avenir de la presse et de sa distribution. L'été dernier, la cessation de paiement de Presstalis a légitimement amené certains acteurs à s'interroger. Nous sommes nombreux ici à nous en faire le relais. Il y a en effet un enjeu majeur à augmenter les revenus de tous les acteurs du secteur, à revaloriser le travail des vendeurs, à renforcer l'accessibilité de la presse pour le public, et à réfléchir de nouveau à la réutilisation des invendus, afin de minimiser leur impact écologique. C'est toute une chaîne de valeur qu'il convient donc de repenser de manière globale.
C'est pourquoi nombre d'acteurs demandent l'organisation d'une large concertation visant à associer les éditeurs, les vendeurs ainsi que La Poste et les collectivités territoriales. Afin de garantir un cadre transparent et un traitement égal de la distribution à tous les éditeurs et vendeurs de presse, madame la ministre, cette initiative pourrait être placée sous l'égide de votre ministère.
Pour ce qui concerne l'effort de soutien à nos librairies, essentielles à la vie de nos quartiers et au dynamisme d'une vie culturelle de proximité, je voudrais insister sur les 89 millions d'euros investis entre 2020 et 2022. Le Gouvernement a été au rendez-vous.
Je souhaite aussi rappeler que l'audiovisuel public joue un rôle majeur en matière d'éducation, de diversité culturelle, de soutien à la création et de divertissement.
Enfin, je salue votre action en faveur du cinéma et de nos salles, que nous devons toujours aider davantage.
Madame la ministre, le groupe Agir ensemble sait combien le Président de la République et vous-même ont à cœur la protection de notre modèle d'exception culturelle dont participent l'ensemble de ces filières. Nous vous réitérons notre confiance pour relever ces défis et abordons ainsi favorablement l'examen des crédits de la mission « Médias, livres et industries culturelles ». Nous voterons donc pour.