Intervention de Marie-Noëlle Battistel

Réunion du mardi 28 mai 2019 à 17h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel :

Merci Monsieur le Président. Marie-Noëlle Battistel, députée de l'Isère. Je connais un peu votre entreprise. Je voulais tout d'abord m'excuser d'être arrivée tardivement mais je présidais dans la salle d'à côté l'audition du ministre de Rugy sur une autre mission qui s'appelle « les freins à la transition énergétique », qui recoupe quelquefois les sujets de notre audition.

Je voulais juste réagir sur deux sujets, notamment sur la question que vous évoquiez lorsque je suis arrivée, soit la solidité et la sûreté de notre système électrique et de nos réseaux. Mme la rapporteure a posé une question un peu provocatrice en demandant si finalement, cela ne constituerait pas un frein à l'innovation.

Dans le cadre de l'autre mission, nous sommes notamment allés en Allemagne la semaine dernière et je peux vous dire qu'on nous envie cette sécurité, cette solidité. La France occupe aujourd'hui une place centrale en Europe qui lui permet, par le biais des interconnexions qui se développent avec les autres pays, d'être un peu au cœur de l'évolution des transitions énergétiques dans les différents pays et au service de l'Europe. Comme vous l'avez dit, c'est plutôt une chance. Cela n'empêche pas d'être innovants et de ne pas rester sur notre sécurité sans évoluer.

Concernant le changement comportemental des citoyens, je crois qu'il y a aujourd'hui un vrai engouement pour l'autoconsommation et l'autoproduction et nous ne pouvons pas être à la traîne à cet égard. Il faut l'accompagner et en être partie prenante. Notre intelligence est mise à la disposition de cette transition énergétique. Il s'agit simplement de trouver le bon équilibre entre ces nouvelles énergies : cette énergie qu'on appelle décentralisée et l'énergie centralisée, qui est plus historique dans notre pays. Cette énergie centralisée est toujours et sera de plus en plus l'assurantiel de l'énergie décentralisée mais on peut aussi, à certains moments, penser que l'énergie décentralisée est l'assurantiel de l'énergie centralisée. Pour moi, c'est extrêmement complémentaire, l'une ne doit pas entraver l'autre mais ces évolutions doivent être menées de concert.

On peut d'ailleurs s'interroger sur ce qu'est l'énergie décentralisée. Nous possédons un très grand parc photovoltaïque. C'est de l'énergie localisée mais aussi centralisée. L'hydraulique fait aussi partie de ces énergies. Je sais que ce n'est pas à vous d'y répondre mais à mon avis, il faudra, pour trouver cet équilibre, une vigilance particulière sur le maintien de la péréquation tarifaire, qui est une vraie richesse de notre système français et qui permet et a permis depuis très longtemps d'avoir des financements sur la précarité énergétique grâce auxquels tout le monde peut avoir l'électricité chez soi.

La question du TURPE se posera évidemment puisqu'il arrivera un moment où il y aura assez peu de consommation et beaucoup de frais de réseau mais chacun doit comprendre que même si on l'utilise très peu, il faut qu'il soit en bon état au moment où on en a le plus besoin. C'est un peu le débat récurrent des résidences secondaires et du réseau d'eau.

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