Le Parlement de l'Azerbaïdjan a pris sa décision aujourd'hui à 16 heures, heure de Bakou (13 heures, heure de Paris). De ce fait, il est encore trop tôt pour savoir quelle position les autorités azerbaïdjanaises entendent prendre.
Á l'ambassade, nous procédons en ce moment même à la traduction du texte adopté. Ce que je peux vous en dire est que, formellement, le Parlement azerbaïdjanais a demandé au pouvoir Exécutif de saisir l'OSCE d'une requête de retrait de la France de la co-présidence du groupe de Minsk. Constitutionnellement, le Parlement peut formuler de telles demandes mais c'est au pouvoir Exécutif, et plus particulièrement au Président de la République, que la décision incombe.
Le Parlement de la République d'Azerbaïdjan a aussi demandé que soient reconsidérées en profondeur les relations économiques et de coopération avec la France.
Je rappelle que la France est membre du groupe de Minsk depuis 1992 et que c'est à la demande du Président Jacques Chirac, en 1997, que l'Azerbaïdjan a accepté qu'elle en prenne la co-présidence avec les États-Unis et la Russie. Le mandat de la co-présidence du groupe de Minsk repose depuis l'origine sur trois principes clés : le respect des principes de la Charte des Nations Unies, celui des décisions de l'OSCE et enfin l'acceptation et la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Á l'appui de sa demande, le Président Chirac s'était engagé à ce que la France adopte une attitude équilibrée à l'égard de l'Azerbaïdjan.
La position officielle prise par le Sénat de la République française, qui incarne à nos yeux la France au même titre que l'Assemblée nationale ou le Gouvernement, a rompu l'équilibre qui avait été respecté jusqu'alors.