Intervention de Hasmik Tolmajyan

Réunion du mercredi 2 décembre 2020 à 11h45
Délégation française à l'assemblée parlementaire du conseil de l'europe

Hasmik Tolmajyan, Ambassadrice de la République d'Arménie en France :

. On dénombre entre 90 000 et 100 000 Arméniens « chassés » du Haut-Karabakh, pour reprendre les termes employés par le Président azerbaidjanais et dénoncés par le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères.

Si vous me le permettez, j'aimerais compléter mon propos liminaire en évoquant le problème très sensible, sur les plans humanitaire et des droits humains, des prisonniers de guerre. Les autorités d'Azerbaïdjan trouvent toujours des prétextes pour ne pas rendre les corps ou les prisonniers de guerre. Or, leur situation est très délicate. Je ne vous cache pas qu'en Arménie certains parents préfèrent croire leurs enfants morts au combat plutôt que restés aux mains de geôliers capables de leur faire subir des tortures et les pires sévices.

La menace d'extermination qui pèse sur les Arméniens est bien réelle. Quand on déplore un génocide terrible dans son histoire récente, quand on fait face à un État génocidaire et négationniste – en l'occurrence la Turquie –, qui se réclame d'une communauté ethnique avec l'Azerbaïdjan et dont le Président menace régulièrement d'achever le travail, de rappeler aux Arméniens « les leçons de leur passé » et reprend à son compte l'objectif du Président azerbaïdjanais de « les chasser comme des chiens de nos terres », on ne peut que légitimement se sentir menacé dans sa propre existence.

Mme la Présidente, vous avez évoqué la saisine de la Cour européenne des droits de l'Homme au début du conflit. La décision du 30 septembre a été hautement appréciée par le peuple arménien car tout rappel aux États membres du Conseil de l'Europe de leur devoir de respecter les dispositions de la convention européenne des droits de l'Homme était, en l'espèce, nécessaire. L'Arménie a saisi la Cour à plusieurs reprises pour qu'elle constate les violations du droit international par les agresseurs et la Cour a toujours pris des mesures intermédiaires pour demander des explications et pointer les manquements.

J'observe enfin que de nombreuses personnalités juridiques, notamment en France, ont appelé les Nations Unies à la conduite d'une enquête internationale sur les crimes de guerre commis au Haut-Karabakh. Indiscutablement, de tels crimes ont été commis et toute la lumière doit être faite à leur sujet.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.