Nous ne sommes pas du tout satisfaits par la façon dont cette affaire est conduite. Je sais d'où vous venez, monsieur Darmanin, et je devine où vous serez. Le général de Gaulle disait à Edgar Faure : « Je sais ce que vous êtes, ce que vous avez été et ce que vous serez. » Je ne suis pas le général de Gaulle, mais je serais tenté de vous dire la même chose. En tout cas, je sais ce que vous pensiez de cette retenue à la source et je vois bien que vous vous avancez dans cette affaire « les bras chargés de l'enfant d'un autre », pour reprendre les mots d'André Tardieu. Il n'en demeure pas moins que le prélèvement de l'impôt à la source est un vrai poison pour les entreprises. Je ne dis pas cela animé par la peur – sentiment que je n'éprouve pas – , mais sachant que ce n'est pas à elles d'accomplir le travail de l'administration, car elles n'en ont ni les privilèges, ni les droits, ni les sujétions.
Et puis c'est une atteinte aux jeunes : aujourd'hui, quand ils entrent sur le marché du travail, ils jouissent d'un délai de grâce qui leur permet de négocier leur logement, de s'installer dans la vie, avant de payer l'impôt. Désormais, ils seront frappés d'emblée.