Intervention de Fabien Gouttefarde

Réunion du mardi 25 mai 2021 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Gouttefarde, rapporteur pour avis de la commission de la défense (Environnement et prospective de la politique de défense) :

Le programme 144 Environnement et prospective de la politique de défense est un programme dont le poids budgétaire est faible – quoique de moins en moins – mais qui revêt des enjeux de souveraineté majeurs, en matière tant de renseignement que d'autonomie stratégique et technologique. Il convient donc de ne pas en négliger l'examen annuel ni le contrôle.

Comme vous l'avez souligné dans l'hémicycle il y a quelques jours, madame la ministre, lors d'un débat sur la loi de programmation militaire, l'innovation est la clef du succès, la clef de la supériorité opérationnelle de nos armées dans le futur. Le risque que nous courons est justement de passer à côté d'innovations essentielles car l'innovation se déploie de manière différente aujourd'hui qu'il y a vingt ou trente ans ; elle est très fortement centrée sur le numérique, donc sur des cycles extrêmement courts, alors que nous avons l'habitude de travailler sur des programmes d'armement s'étalant sur des décennies. Il nous faut intégrer des innovations qui parfois se renouvellent à l'échelle de quelques semaines ou de quelques mois. C'est pourquoi a été créée l'Agence de l'innovation de défense, avec ses sept pôles territorialisés, qui travaillent en liaison avec notre base industrielle et technologique de défense.

Comme pour les autres programmes de la mission, les engagements que nous avons pris en 2018, lors de l'adoption de la LPM, sont tenus. Nous consacrons cette année 900 millions d'euros en crédits de recherche amont à l'innovation ; l'année prochaine, nous atteindrons la barre symbolique du milliard d'euros.

Je tiens à souligner que vos services, en particulier l'Agence de l'innovation de défense, doivent apporter une attention particulière à la visibilité du processus de passage à l'échelle et à la pédagogie dont ils doivent faire preuve en la matière. Prenons l'exemple des projets d'innovation participative (PIP) : des soldats du rang, des sous‑officiers ou des officiers vont, avec ou sans les moyens du régiment, donner naissance à une invention qui débouchera sur une innovation. Or nombreux sont ceux qui disent ignorer – tout comme leur hiérarchie, d'ailleurs – comment assurer le passage à l'échelle de cette innovation, c'est-à-dire sa fabrication en un nombre plus ou moins important d'exemplaires. Les silos budgétaires peuvent en outre freiner l'opération.

Il existe un comité permanent d'accélération de l'innovation, qui, sauf erreur, permet de suivre les projets d'innovation et surtout de faciliter leur passage à l'échelle. Peut-être serait‑il bon de mieux faire connaître son rôle et ses méthodes de travail auprès des forces armées ?

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