Je vous remercie, monsieur le président, pour votre présentation. La situation écologique de notre planète, c'est une évidence, est des plus graves. La question de l'urgence climatique est désormais dépassée.
Au groupe UDI, historiquement européen et écologiste, nous nous inquiétons du destin de notre civilisation européenne, notre continent étant particulièrement sujet, du fait de sa petite taille et de son climat tempéré, aux violentes transformations causées par le dérèglement climatique. C'est la raison pour laquelle toute mesure visant à réduire l'impact de nos activités sur le climat, à quelque échelon que ce soit, me semble utile.
En imposant une présentation des flux financiers investis selon la manière dont les activités financées poursuivent l'objectif d'atténuer les conséquences du changement climatique et de s'adapter à celui-ci, le règlement européen entend introduire les bases d'une finance verte : cette avancée nous semble importante. Pour ne pas en rester au stade d'obligations de reporting et permettre de réorienter efficacement les capitaux vers l'activité durable, il est cependant essentiel de transformer les comportements des investisseurs et des entreprises. Quelle sera l'efficacité réelle de cette obligation, au-delà des belles intentions ? Comment cette mesure sera-t-elle appliquée dans les faits et suivie ? Pensez-vous que les entreprises pourront s'adapter rapidement ?
Ma question suivante, très importante pour le député du territoire de Belfort que je suis, concerne le nucléaire. Dans sa rédaction actuelle, le règlement labellise le gaz et l'énergie nucléaire comme des sources d'énergie durable, ouvrant ainsi la voie à de futurs investissements dans les centrales nucléaires. Quinze pays de l'Union européenne, dont la France, ont fait pression pour que l'énergie nucléaire soit incluse dans la taxonomie de l'Union européenne, mais l'Autriche s'y est farouchement opposée. Que pensez-vous de ce débat ? Même s'il est plus politique que financier, il soulève des questions très intéressantes.
Enfin, pourquoi ne pas aller plus loin dans la lutte contre le réchauffement climatique en ajoutant à cette obligation de reporting une taxonomie brune, c'est-à-dire la définition des champs d'activité économiques « climato-néfastes » ?