La Seine-Saint-Denis est le département le plus jeune de France, mais paradoxalement aussi celui qui a subi la surmortalité la plus forte. Une étude très intéressante de l'Observatoire régional de la santé ne s'est attachée qu'aux raisons extérieures aux politiques sanitaires, c'est-à-dire à la condition sociale des habitants, au nombre de gens qui travaillaient, aux transports en commun, aux comorbidités liées à la misère, etc. Cette étude ne relève pas que la Seine-Saint-Denis compte trois fois moins de lits de réanimation par habitant que les départements voisins des Hauts-de-Seine ou du Val-de-Marne, que près de 30 % de la population n'a pas de médecin traitant, que c'est un désert médical en milieu urbanisé, et j'en passe. Comment résorber cette rupture d'égalité républicaine en matière de santé publique ? Surtout, comment éclairer la surmortalité due au covid-19 dans ce département autrement que par les aspects objectifs de la situation sociale des habitants, mais bien par la faiblesse des structures de santé ? Quelles sont les intentions de rattrapage ?
L'ARS d'Île-de-France a lancé une campagne de tests massifs, mais on est dans l'incompréhension totale des critères qui ont fait retenir les trente-deux communes d'Île‑de‑France concernées. Je vois clairement dans cette liste le dosage politique, mais je n'y vois pas la logique sanitaire.