On devine aisément des plages communes de réflexion et de dialogue. Vous l'avez dit sur la question majeure de l'infertilité et des retards de la France, sur l'accompagnement des nouvelles formes de vie familiale, sur la lutte contre la marchandisation. Mais j'ai deux questions.
Première question : quel regard portez-vous sur quarante années de révolution biologique, encadrées seulement depuis 25 ans par des lois de bioéthique, au regard de vos valeurs les plus fondamentales ? Ces lois ont-elles heurté vos valeurs ? Les ont-elles affaiblies ? Pensez-vous que l'originalité française que constituent les lois bioéthiques est une garantie ou plutôt un danger ?
Ma deuxième question : comment appréciez-vous au regard de votre vision de la vie en société, le fait que des femmes seules ou en couple homoparental veuillent donner la vie, sans contradiction avec Sénèque, non pas par un appel du désir pour le désir, mais tout simplement pour accomplir la plénitude de leur liberté de femmes. Pour ce faire, il vaut mieux que la France leur apporte des garanties d'égalité, d'accompagnement, de protection plutôt que le recours à des systèmes étrangers, sur lesquels nous aurions beaucoup à dire. Il y a une spécificité française dans son message universel qui pourrait être aussi une garantie pour tout le monde, sans porter atteinte aux valeurs fondamentales que vous portez vous-même.