Vous prétendez, monsieur le rapporteur, agir contre la discrimination et en faveur de l'égalité, mais vous vous situez toujours au niveau des adultes, alors que nous souhaiterions que l'on tienne compte de l'enfant. Que faites-vous de la discrimination entre un enfant qui pourra dire « papa » parce qu'il aura un père et celui qui ne le pourra pas parce qu'il n'en aura pas ? Pour nous, c'est là une source d'inégalité et d'injustice. Vous parlez de l'intérêt supérieur de l'enfant, mais c'est un paravent ; en réalité, votre objectif est de satisfaire les revendications d'adultes qui, quoique très minoritaires dans notre société, sont à la manœuvre sur ce texte – nous le savons tous.
Vous dites que l'enfant s'adaptera. C'est possible, mais il faut aussi que la société dise quelque chose sur la famille. Sinon, c'est open bar, toutes les combinaisons sont possibles, on fait famille comme on veut et, de toute façon, les enfants s'adapteront et ils seront heureux. Vous ne considérez pas la famille comme quelque chose d'à la fois institué et naturel. Pour vous, c'est un bricolage d'individus ; pour nous, il s'agit de la cellule de base de la société, fondée sur des critères naturels, corporels et sociaux.
Nous avons des conceptions différentes. Ce que vous défendez, c'est une vision individualiste, macronienne, de la famille ; nous la combattons.