Il convient que nous soyons très à l'écoute de ce qui a été exprimé pour ne pas donner l'impression d'une forme de rupture avec la consultation citoyenne, et que cette expérience soit ainsi brisée. Ce ne sera pas facile. Je l'ai dit hier aux représentants de la Convention citoyenne : les députés ne peuvent se comporter en commis voyageurs ; si nous devons prendre en considération leurs observations, nous avons aussi notre propre appréciation du sujet.
La difficulté à laquelle nous allons être confrontés avec ce texte, d'une manière qui est, je le crois, inédite, c'est qu'il va nous falloir trouver un équilibre, pour ne pas dire une harmonie entre nos propres positions et l'expression citoyenne. Celle-ci ne sort pas de nulle part : ce n'est pas une expression spontanée, tout cela – Mme Marie-Claire Cailletaud me l'a rapporté – a été construit à l'issue d'un long et patient travail d'écoute et de consultation d'experts, en tenant compte aussi de ce qui pouvait émerger des territoires. Les propositions avancées par la Convention citoyenne rejoignent d'ailleurs en partie celles défendues depuis des années par certains groupes parlementaires, dont le groupe GDR – ce qui n'aurait jamais été mis en lumière sans cette forme d'expression.
Il faut impérativement éviter qu'une consultation de ce type soit ressentie au bout du compte comme un simple effet d'annonce ou un habillage. Notre tâche s'annonce extrêmement complexe ; il importe que chacun d'entre nous en ait conscience.