La volonté de décarboner la France implique de s'attaquer en priorité aux questions relatives à la consommation énergétique et aux usages de l'énergie dans les logements. Il faut baisser drastiquement et rapidement nos consommations : voilà la mère des batailles.
Mais cette mère des batailles est d'abord budgétaire. Il n'y a pas d'autre moyen d'agir que de soutenir à grande vitesse la rénovation thermique globale du parc de logements et de bâtiments publics – je pense à l'isolation des combles, des fenêtres et des murs et au remplacement des chaudières au fioul ou au gaz par des pompes à chaleur pour fournir chauffage et eau chaude sanitaire. Tout le monde sait que de telles rénovations globales nécessitent la mobilisation de moyens de soutien considérables, car les coûts peuvent atteindre 30 000 à 50 000 euros par logement. Les travaux doivent être pris en charge à 100 % pour les foyers les plus modestes, faute de quoi ces derniers ne les engageront jamais. Le rapporteur général a cité le chiffre de 70 000 logements rénovés en moyenne chaque année ; pour ma part, j'avais le chiffre de 50 000 logements. Depuis plusieurs années, les aides budgétées s'élèvent à 1 à 2 milliards d'euros en moyenne, alors qu'il faudrait dix fois plus de moyens annuels pour tenir le cap de nos engagements climatiques pour 2030 et de la stratégie nationale bas-carbone. Le Gouvernement est-il prêt à dégager, dès le prochain budget, les crédits nécessaires ? Pour soutenir efficacement la rénovation thermique globale de 700 000 logements et bâtiments publics par an, 10 à 15 milliards d'euros annuels seraient nécessaires.