Je suis tout à fait en phase avec M. Saddier. Du fait de la crise, des dizaines de milliers de familles se trouvent dans une situation extrêmement difficile, ainsi que des milliers d'entreprises, de sous-traitants et de territoires. Ils ont la tête sous l'eau. Il est inconcevable de les laisser ainsi. Il faut impérativement les aider. La solidarité nationale doit s'exprimer. Nous devons accompagner cette filière et nos concitoyens, afin qu'ils retrouvent un minimum de stabilité.
Je trouve les solutions proposées par certains collègues d'une violence incroyable. Je suis désolé, mais on ne peut pas transformer du jour au lendemain des dizaines de milliers d'emplois d'ingénieurs et de techniciens. Si un patron avait dit cela, on en aurait entendu des vertes et des pas mûres ! C'est d'une violence sociale, d'un cynisme qui me surprend.
Il ne faudrait surtout pas minimiser la portée de la mesure incluse dans le projet de loi. Je crois que nous sommes le premier pays en Europe, voire dans le monde, à la prendre. Non seulement elle aura un réel impact sur le bilan carbone, mais elle envoie aussi un message extrêmement fort aux Français, et contribue à l'évolution des mentalités. Néanmoins, pour qu'elle s'applique, il faut qu'il existe une alternative crédible : un trajet de deux heures trente en train en est une ; un trajet de quatre heures, non. De plus, la loi donne une direction, mais les Français peuvent décider d'eux-mêmes d'aller plus loin.