Je n'ai pas tout à fait le même point de vue que M. Coquerel, mais je me permets de prolonger sa question. Ce qui m'a frappé en lisant votre livre à l'époque, c'est que cela fait écho à ce que je peux voir à Nantes. Je suis natif et élu de Nantes. L'histoire n'est évidemment pas la même que celle de Trappes. Il se produit pourtant un glissement d'un regroupement – qui n'est pas forcément un enfermement communautaire – sur le pays d'origine et l'identité liée à un pays d'origine, qui devient une double identité, vers une identité religieuse. C'est au point que cela peut regrouper des convertis. Ce n'est donc pas forcément une question de pays d'origine, mais il se trouve que de nombreux musulmans croyants et pratiquants sont d'origine étrangère. L'un des personnages de votre livre est un entrepreneur en informatique dynamique et moderne d'un point de vue économique, mais il est à la pointe d'une association qui revendique une école, puis un collège puis un lycée musulmans. On le soupçonne de vouloir devenir maire ; il assure que la seule chose qui l'intéresse est la création d'un établissement scolaire musulman. Nous nous trouvons clairement dans l'affirmation d'une identité religieuse et dans l'idée qu'il faut le faire séparément pour assurer la scolarité.