Intervention de Francis Chouat

Réunion du vendredi 15 janvier 2021 à 18h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Chouat :

Je souhaite prolonger les propos du président de Rugy, sans en débattre longuement ce soir, car il est trop tard pour cela. Je suis élu depuis plus de vingt ans, j'ai été maire d'Évry-Courcouronnes et j'ai habité Saint-Denis, où j'ai encore de la famille. Je connais bien Stéphane Peu ; lui et moi avons eu l'opportunité de voir comment se jouent sur une échelle de vingt ans ces évolutions, qui ne sont pas qu'épistémologiques.

Le président de Rugy et Stéphane Peu évoquaient la question des services publics. Selon vous, n'avons-nous pas nous-mêmes – dans notre immense diversité des républicains – péché par une sorte de croyance, peut-être un surmoi marxisant, considérant qu'en vérité, les services publics délivrent des prestations sociales, éducatives et culturelles dans un contexte sans cesse accru de consumérisme et de rapports individuels ? Dans ce contexte, la partie épistémologique de la République, ce perpétuel travail d'adhésion et de réadhésion à une communauté nationale dans le respect des parcours, des diversités, des origines et des communautés, n'a-t-elle pas été totalement délaissée ? Sans doute est-ce en partie lié au contexte de très grande crise démocratique, qui n'est pas que celle des institutions, mais qui touche à l'effondrement des appareils politiques et syndicaux, à leur substitution, ainsi qu'au fait que certaines associations ont une existence nationale et de moins en moins de réalité locale et territoriale, y compris de grandes associations d'éducation populaire.

Je n'espère pas que cette loi permette de retrouver les cellules du parti communiste, que j'ai moi-même connues, fréquentées et animées, ou la confédération nationale du logement, qui est l'un de mes premiers engagements – le tout premier étant d'avoir fait du porte-à-porte avec mon père, en 1959, pour faire signer la pétition du comité national d'action laïque contre la « loi Debré »... Pensez-vous toutefois qu'elle permettra d'assigner un rôle culturel à ce tissu, et non de service, de le réarmer démocratiquement ? Dans le cas contraire, nous ferons face à un partage infernal des rôles, et nous savons que ce ne sont pas les républicains qui gagneront.

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