En effet, l'amendement en discussion est très révélateur. Ceux qui vivent en République n'ont pas nécessairement à lui prêter allégeance : ils sont seulement tenus de ne rien faire qui soit contraire à ses lois. Ici, selon la même logique que celle qui préside au contrat d'engagement républicain avec les associations, la République impose ses principes du haut vers le bas à défaut de les définir et de les faire vivre concrètement.
On est pourtant fondé à demander, comme madame Anne-Laure Blin, comment ces principes sont appliqués au sein de l'école publique, où l'islamisme radical est beaucoup plus présent qu'ailleurs. Mais, à ce sujet, rien n'est fait : tous nos amendements visant à lutter contre l'islamisme radical à l'école publique ont été déclarés irrecevables, sans exception.
On voit bien que le but poursuivi n'a rien à voir avec la lutte contre le séparatisme. Vous voulez imposer votre vision de la République – de haut en bas, selon un système d'allégeance et de tutelle. Pour nous, la République est un état d'esprit partagé. Aucun soupçon à cet égard ne devrait viser telle ou telle catégorie de population. On peut faire vivre l'idéal républicain par des initiatives communes, non par des chartes imposées d'en haut.