Intervention de Olivier Damaisin

Réunion du mercredi 19 janvier 2022 à 16h45
Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Damaisin :

Nous ne pouvons qu'être heureux de tout ce qui a été fait pour le monde agricole, d'autant que ces avancées ont été souvent transpartisanes. Je pense notamment aux retraites : il a fallu tout un travail collectif pour parvenir à adopter les deux propositions de loi portées par André Chassaigne. Nous pouvons nous féliciter d'avoir fait aboutir sous le mandat d'Emmanuel Macron une question qui restait pendante depuis plusieurs législatures. À la suite de mon rapport sur le mal-être agricole, je peux témoigner que les femmes en sont tout aussi victimes que les hommes.

Il faut savoir que les polycultures fonctionnent principalement en famille, alors que la monoculture et la biculture favorisent au contraire la mécanisation, et donc l'isolement et le travail individuel – pour les hommes comme pour les femmes. Favoriser la monoculture nous confrontera à cette problématique.

Nous ne nous sommes pas rendu compte que beaucoup d'agriculteurs n'ont pas été informés des innovations en matière de retraite. Les chambres d'agriculture auraient peut-être pu en faire plus sur ce point. La MSA en revanche a accompli un bon travail, il faut le reconnaître – et elle continue, car il reste beaucoup de régularisations à faire. Il faut veiller à faire mieux pour le congé maternité. Je me souviens avoir été interpellé par une agricultrice en pleine campagne législative, sur un marché : il pleuvait, elle était avec son bébé d'un mois et demi dans son berceau et elle me demandait comment je voulais que les agriculteurs aient des enfants dans de telles conditions. Je l'ai recroisée sur le même marché après le vote de la loi : elle était enceinte de nouveau, et très heureuse de ce qui avait été voté !

Restons donc dans une logique transpartisane, cela donne des avancées pour les femmes en agriculture. Ce qu'il faut améliorer maintenant, c'est le temps de répit, autrement dit l'accès au service de remplacement. De nombreuses agricultrices s'installent seules désormais, sans être forcément en couple. Comme pour tous les agriculteurs, et peut-être encore plus pour elles, se pose le problème du remplacement. Nous avons prévu le financement du dispositif, maintenant il faut trouver du personnel et créer des emplois dans ce domaine, ce qui pourra peut-être d'ailleurs déclencher des installations futures. Comment pourrait-on pousser ce service de remplacement, notamment pour les femmes ?

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