Monsieur le Haut-Commissaire, vous proposez un plan de reconquête économique d'environ 250 milliards d'euros supplémentaires par rapport aux enveloppes déjà actées à court terme. Ce plan devrait bénéficier à des secteurs industriels stratégiques pour garantir l'indépendance de notre pays. Vous dénoncez une logique de laisser-faire durant ces dernières décennies, notre recours grandissant à l'importation, par exemple de machines-outils, voire des faiblesses préoccupantes dans des secteurs excédentaires tels que celui des produits pharmaceutiques. Vous concluez à l'inadaptation des dispositifs censés protéger notre pays des délocalisations et des pertes sèches d'activités stratégiques ; j'ajouterai même : « et de tout actif industriel structurant nos territoires ». Le groupe communiste peut tout à fait adhérer à ce diagnostic a minima.
Quelles pistes opérationnelles pourriez-vous esquisser pour inverser, au niveau d'un État stratège, cette trajectoire ? Outre les secteurs stratégiques facilement identifiables, d'autres filières (électronique, métallurgique, chimique) s'avèrent elles aussi essentielles. En somme, l'ensemble du champ industriel est ouvert à une nécessaire planification déclinée à l'échelle des territoires pour que la population se réapproprie une réalité industrielle plus respectueuse de l'environnement.
Dans le cadre de cette ambition que nous sommes prêts à partager, je souhaiterais vous entendre au sujet de l'effort sans précédent à entreprendre en matière de formation professionnelle et de remobilisation de nos savoir-faire industriels dans une perspective indispensable de sécurisation durable de l'emploi.