Le déficit du commerce extérieur s'élevait à près de 60 milliards d'euros en 2019. Les exportations devraient chuter, en 2020, de près de 100 milliards, un chiffre symbolique, égal au montant du plan de relance. Cela met en perspective l'importance des efforts engagés pour essayer de reconquérir les parts de marché, dans un contexte extrêmement difficile. L'aéronautique paie un lourd tribut, puisqu'elle représente 10 % du déficit des exportations, soit 10 milliards.
La volatilité des prix agricoles entraîne une variation extrêmement sensible, année après année, de la valeur globale des biens et services échangés. Pour assurer l'équilibre commercial, espérons que nous retrouverons les performances, que nous avons connues il n'y a pas si longtemps, en matière d'exportations de notre production agricole. La baisse de la consommation intérieure chinoise constitue un autre sujet de préoccupation. Enfin, le Brexit n'est pas soldé et continue de nous plonger dans les affres économiques.
La crise sanitaire est, en partie, l'arbre qui cache la forêt, puisque le mal dont souffre l'économie occidentale, en particulier l'économie française, tient à ses difficultés en matière de production. La baisse des impôts de production annoncée est sans doute une bonne façon de maintenir ou de relocaliser un certain nombre d'activités sur le territoire français. Les moyens attribués à Business France, fussent-ils à la hausse, ne peuvent occulter nos problèmes structurels face à la concurrence internationale. Je ne prendrai qu'un exemple : le groupe Michelin, qui est l'un de nos fleurons industriels, ferme deux unités de production, l'une dans l'ouest de la France, l'autre en Bavière. Cela montre que les plus performantes de nos entreprises sont confrontées à des difficultés structurelles.