Intervention de Rémi Delatte

Réunion du mercredi 18 novembre 2020 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRémi Delatte :

Je voudrais concentrer mon propos sur l'activité des banques. Je veux féliciter les rapporteurs pour leur travail, fourni et objectif. Je veux aussi saluer les efforts locaux du secteur bancaire, assurantiel et de l'expertise comptable, bien que certains besoins ou attentes ne soient pas encore satisfaits, ou du moins que partiellement.

On le sait, cette crise est partie pour durer : après les drames économiques, et parfois humains imputables aux confinements et à l'arrêt total de certaines activités, nous devrons faire face à une crise sociale, mais aussi à une menace de longue durée sur le financement de notre économie. Avant même cette crise sanitaire de 2020, les banques françaises, selon le Gouverneur de la Banque de France, bien qu'ayant consolidé leur structure financière par rapport à la période précédant la défaillance de Lehman Brothers, demeuraient celles enregistrant l'un des taux de rentabilité les plus bas en Europe. Or, on le sait, la durée entre le retournement d'un marché et la défaillance d'une institution financière peut atteindre 12 à 18 mois, nous l'avons malheureusement connu en 2008 avec la crise de l'immobilier.

Si nous regardons le premier confinement, la dette des entreprises a augmenté davantage que le montant des PGE accordés et davantage encore que leur chiffre d'affaires précédent. Une fois les PGE consommés au mois de juin 2021, une fois le soutien financier du chômage partiel, certes essentiel mais nécessairement temporaire, achevé, que restera-t-il de la capacité de financement de nos entreprises ? Et surtout, qu'adviendra-t-il des prêts antérieurs, non garantis pas l'État, qui ne pourront être remboursés en raison des faillites de ce que certains appellent les entreprises « zombies » ? Ne craignez-vous pas, d'ici 18 à 24 mois, une « réplique » tout aussi probable que brutale de la crise actuelle, à savoir l'augmentation du chômage, donc des faillites, donc des difficultés supportées par les institutions financières et bancaires ?

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