Intervention de Annaïg Le Meur

Réunion du mercredi 25 novembre 2020 à 14h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnaïg Le Meur :

J'ai beaucoup travaillé le thème des politiques de la ville en tant que rapporteure budgétaire pour avis, au début de mon mandat. J'ai alors pu mesurer la nécessité de mener une politique spécifique compte tenu des difficultés qui caractérisent ces quartiers, où j'ai également perçu une source d'énergie et de talents, notamment chez sa jeunesse : autant d'éléments que la République n'a pas toujours su mettre en valeur. Ces énergies qui poussent à créer, à dépasser les écueils et à voir autrement mettent en exergue la nécessité de créer des emplois permettant de s'insérer, de s'émanciper et de se projeter dans ces territoires où un actif sur quatre est au chômage.

Parmi les dispositifs déjà évoqués, citons celui des emplois francs et leur généralisation depuis le 1er janvier dans la quasi-totalité des quartiers de la politique de la ville ainsi que l'expérimentation des cités de l'emploi sous la forme de cités éducatives. Cette dernière expérimentation permet de valoriser les bonnes pratiques qui émergent de l'action des acteurs locaux dans le domaine de la formation et de l'insertion.

N'oublions pas, enfin, nos entreprises. Je pense au bar de Valérie et Enguéran, à Quimper, au traiteur, au fleuriste, au poissonnier, au coiffeur et à la boulangère, dont les commerces sont autant de lieux de vie et de partage, mais également des entreprises à part entière qui génèrent des emplois et des revenus. L'Agence nationale de la cohésion des territoires joue, pour ces entreprises, un rôle de soutien et d'aménagement commercial au travers de la création de foncières. Son action doit être prolongée et amplifiée. La crise sanitaire a eu des effets très négatifs pour l'économie et l'emploi : non-renouvellement des contrats à durée déterminée, chute de l'intérim, baisse de 50 % des créations d'emplois francs et diminution de 60 % du nombre d'emplois aidés au cours du premier confinement.

Les associations sont en souffrance. Pourtant, elles ont rendu possible le succès du dispositif Quartiers d'été. Nos quartiers doivent retrouver le rôle économique et social qu'ils jouent dans le maillage du territoire.

À ce titre, j'espère un plan de relance à la hauteur des enjeux. Pouvez-vous nous détailler votre action, si possible au moyen d'exemples ? Quel accompagnement prévoyez-vous pour ceux qui souhaitent entreprendre et pour redynamiser les entreprises existantes ? Avoir 20 ans en 2020 dans un quartier prioritaire de la politique de la ville ne doit pas être une fatalité, car nous devons – vous l'avez dit – faire de cette énergie une force.

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