Intervention de Rémi Delatte

Réunion du mercredi 25 novembre 2020 à 14h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRémi Delatte :

Cette crise a fortement affecté les quartiers de politique de la ville, au même titre que les territoires moins urbains. Les problématiques comme l'arrêt des emplois temporaires ou intérimaires, l'interruption de certains services, la promiscuité liée au confinement et la disparition au sein de l'espace public des flux qui gênaient jusque-là les activités clandestines et empêchaient certaines situations d'insécurité d'apparaître sont autant d'éléments que vous prenez en compte dans vos réflexions. J'ai bien noté que votre intention était d'apporter des solutions à la hauteur des enjeux.

Il n'en reste pas moins que les actions pragmatiques en faveur de l'emploi et de l'activité économique que vous avez déployées dès votre arrivée au ministère méritent d'être saluées : je pense notamment aux emplois francs et à la prime d'urgence spécifique à l'installation, pour ne citer qu'eux. Nous devons également nous féliciter de l'annonce, certes tardive, mais pertinente, de l'affectation d'une enveloppe d'un milliard d'euros à la politique de la ville dans le cadre du plan de relance.

L'octroi de ces fonds correspond à une demande forte des élus, notamment des villes et des banlieues. Ce 1 % consacré aux quartiers de la politique de la ville sera assurément un investissement opportun rendu possible par le plan de relance. Ce dernier doit également être un plan d'accélération, en particulier au travers de la reconfiguration des formes d'habitat collectif, de la réhabilitation énergétique du bâti et du développement des espaces et des activités favorisant d'une part la cohésion des publics et, d'autre part, le soutien aux parcours résidentiels.

Pour ce faire, nous disposons d'un outil adapté : le Nouveau programme national de la rénovation urbaine (NPNRU) mis en œuvre par l'ANRU. Le rapport de la mission d'évaluation et de contrôle auquel nous avons collaboré ensemble en 2018 avait permis d'alerter votre prédécesseur. Toutefois, je regrette que les crédits supplémentaires prévus par le projet de loi de finances, dans sa version initiale, ne soient pas fléchés spécifiquement au profit de l'ANRU en dehors de la transition énergétique. Cette dernière est nécessaire, mais non suffisante. Ces agences sont en retrait par rapport aux engagements pluriannuels de l'État. Sur un plan plus opérationnel que financier, comment envisagez-vous de fluidifier les processus décisionnels sur le terrain pour valider et mener des projets de rénovation urbaine ? Comment renforcer le tandem préfet-élus locaux pour tous les programmes de rénovation urbaine, qu'ils soient d'intérêt national ou régional, et ainsi concrétiser rapidement et avec pragmatisme la promesse républicaine dans les quartiers de la politique de la ville ?

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