L'incertitude liée aux élections municipales et à la crise sanitaire a fortement perturbé le NPNRU, lancé en 2014 et piloté par l'ANRU. Le NPNRU prévoit de transformer en profondeur plus de 450 quartiers prioritaires de la politique de la ville en intervenant en priorité sur l'habitat et les équipements publics, afin de favoriser la mixité dans ces territoires, de restaurer la République et ainsi de permettre l'émancipation des habitants. Ce programme important vise des quartiers regroupant trois millions de nos concitoyens. Au cours de sa déclaration de politique générale devant les députés, le 15 juillet dernier, le Premier ministre a spécifiquement appelé à accélérer la mise en œuvre de ces chantiers de renouvellement urbain. L'objectif est clair : les travaux devront effectivement avoir démarré dans 300 de ces 450 quartiers avant la fin d'année.
Madame la ministre déléguée, pouvez-vous nous livrer un premier état des lieux de l'avancement de ces chantiers et des éventuels blocages qui persisteraient ? Au-delà de cet objectif, de nombreux acteurs s'inquiètent de constater que les budgets alloués par l'État au renouvellement urbain demeurent en deçà de la trajectoire annoncée en 2017. Alors que la situation dans ces quartiers se dégrade, il s'agit là d'un signal négatif envoyé à nos partenaires qui fragilise la crédibilité de l'engagement de l'État de déployer un milliard d'euros à l'horizon 2030.
Ces remarques valent d'autant plus que le doublement prévu des ressources de l'ANRU pour la conduite du NPNRU repose sur une participation plus active du Groupe Action Logement dont les statuts et le niveau de ressources à venir sont actuellement en discussion – notamment s'agissant de la participation des employeurs à l'effort de construction. Il semble donc nécessaire de stabiliser dans les meilleurs délais l'avenir de cette contribution et du groupe afin d'améliorer la visibilité dont jouissent les acteurs, et de lever toutes les craintes sur les projets de renouvellement urbain.