La fermeture, annoncée le 18 novembre dernier, de l'entreprise Benteler, un des fleurons économiques de l'Yonne, a suscité un émoi collectif et plongé dans la sidération et la fragilité financière plus de 1 600 personnes. Les 400 salariés de cette usine de sous-traitance automobile située à Migennes sont désespérés. Alors que le Président de la République a déclaré vouloir donner un nouvel élan à l'industrie française, ils attendent l'expression d'une volonté de l'État – et je sais votre détermination à traiter les dossiers dont vous avez la charge.
Le bon sens dicte de sauver déjà les entreprises existantes et performantes. Le repreneur qui s'est manifesté n'a, semble-t-il, pas apporté des garanties suffisantes et est connu pour ses plans sociaux colossaux. Je souhaiterais que le Gouvernement démontre sa volonté de combattre une telle fatalité économique dans l'Yonne, et élabore une solution à l'image du plan dont a bénéficié avec succès le site Ascoval, une solution réaliste et durable, respectueuse des salariés, de leur famille et de l'emploi. Dans un bassin déjà durement éprouvé, où le risque de précarité sociale et économique est élevé, la liste des sinistres est longue. Au total, plus de deux mille emplois industriels ont été perdus.
J'ai exhorté les protagonistes industriels du dossier, le groupe automobile multinational et donneur d'ordre Stellantis, la holding industrielle allemande et l'éventuel repreneur Mutares, à revoir le dossier. Benteler est une entreprise performante. Mais la réindustrialisation, c'est comme la météo : il y a la réalité de la température négative et le froid ressenti. Si l'Yonne est le nouveau terrain de jeu des ministres, les effets de leur action n'y sont pas encore perceptibles.