Intervention de Bernard Perrut

Réunion du jeudi 4 mars 2021 à 9h35
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Je retiendrai de cette table ronde que la covid-19 aggrave encore la situation. On le sait, le deuil, l'isolement, la perte de revenus, la peur, déclenchent des problèmes de santé mentale ou exacerbent les troubles existants. La covid-19 elle-même peut entraîner des complications neurologiques et mentales. Bien évidemment, les personnes déjà atteintes de troubles mentaux, neurologiques ou de toxicomanie y sont beaucoup plus vulnérables.

Notre système de santé, en manque de moyens, n'apparaît pas à la hauteur d'une telle situation. Les consultations sont saturées. Quelles solutions d'urgence peut-on mettre en place ? Comment développer une véritable culture de la santé mentale et lui allouer les moyens nécessaires ? Quelles mesures prendre pour répondre à la demande urgente de soins ? Que pensez-vous de la création éventuelle d'une mission interministérielle afin d'élaborer un projet de loi sur la psychiatrie et la santé mentale, laquelle fait figure de parent pauvre de la santé en France ? Comment faire admettre  dès le plus jeune âge et dans tous les cursus d'éducation et de formation, à tous les niveaux de soins, d'accompagnement social et du point de vue des droits  que la santé mentale forme une composante à part entière de la santé ?

Comment est-il possible que la psychiatrie se trouve à ce point en difficulté en France malgré l'importance du budget qui lui est consacré ?

Les étudiants qui souffrent aujourd'hui, à bout de souffle, marqués par l'isolement et la précarité, ont besoin d'un système de soutien psychologique. Lorsque le suicide se révèle la deuxième cause de mortalité chez les jeunes, on est en droit de s'inquiéter.

Face à ces effrayants constats, quelles mesures pouvez-vous envisager pour soutenir les étudiants qui payent déjà un lourd tribut, du fait de la fermeture des universités, remettant gravement en cause le bon déroulement de leurs études ?

La prévention par les pairs au travers du recrutement de référents suffira-t-elle ? Ne faudra-t-il pas plus que les trois consultations prévues par le « chèque psy » alors même que les restrictions sanitaires persistent et que leurs conséquences sur les étudiants isolés, parfois en décrochage, continuent de produire leurs effets ?

Je suis très inquiet et j'ai bien entendu votre message : il faut rouvrir les universités et faire en sorte que les jeunes puissent vivre à nouveau.

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