Nous vieillirons ensemble : quel beau titre pour présenter ce véritable enjeu qui nous concerne tous. Je retiens deux chiffres : 85 % des Français souhaitent vieillir à domicile mais, chaque année, 2 millions de personnes âgées chutent tandis que 40 % des victimes ne reviennent pas vivre à leur domicile. À travers ces éléments, vous posez toute la problématique.
Je partage bien sûr tous vos constats. Je souligne la qualité de votre rapport, des quatre‑vingts propositions qui pourraient d'ailleurs tous nous réunir pour changer ces situations car il faut effectivement des moyens car ceux existants sont insuffisants.
Comment traduire aujourd'hui en la volonté politique et en mesures concrètes toutes ces propositions ? Comment les mettre en œuvre ? Quelles réponses avez-vous déjà du Gouvernement suite à votre mission interministérielle ? Que contiendra le volet habitat du projet de loi autonomie, rebaptisé projet de loi pour les générations solidaires ? Quelles mesures pourraient être comprises dans le prochain PLFSS, le dernier du quinquennat ?
Plus concrètement, êtes-vous favorable à la mise en place de diagnostics logement et autonomie à domicile à partir de 75 ans afin de repérer les besoins éventuels d'adaptation du logement ? Il s'agirait de faire un état des lieux du logement, des besoins des occupants en termes d'ergonomie, de qualité de vie et de sécurité et un bilan des adaptations nécessaires comme cela se pratique dans les pays du nord de l'Europe. La prévention de la perte d'autonomie est un parent pauvre de notre politique, monsieur le rapporteur. Il est indispensable de la renforcer.
Afin de garantir le libre choix de la personne âgée, qui ne doit pas être assignée à résidence, comment valoriser les solutions alternatives à l'entrée en EHPAD ? Quelle place réserver aux initiatives comme l'EHPAD hors les murs ou l'accueil familial ? Comment promouvoir la palette de solutions offertes aux personnes âgées ? Comment sortir de cette bipolarisation, avec d'un côté le domicile et, de l'autre, l'établissement médicalisé ?
Le choix de la proximité et la lisibilité sont essentiels dans ce domaine. Quelle place accorder au département ou à la commune dans l'adaptation des logements, des villes, des mobilités, des territoires à cette transition démographique ? Dans votre rapport, vous évoquez notamment un maire qui a une vision et une politique à 360°. Nous connaissons l'engagement et l'investissement de nos élus locaux dans ce domaine.
Votre rapport se termine par des propositions en matière de gouvernance et avec ce besoin de transversalité des politiques du vieillissement. La création d'un comité interministériel de la transition démographique est-elle suffisante pour, sans ajouter de lourdeur à cette politique, associer réellement autour du Premier ministre tous les ministres, évoquer tous les sujets tant ils sont nombreux et, surtout, déboucher sur de vraies solutions ? Monsieur le rapporteur, comment être sûr que les schémas départementaux de la transition démographique pourront dépasser les écueils des actuels schémas gérontologiques ?
Votre rapport est intéressant ; il fait suite à un certain nombre de rapports que nous connaissons déjà mais notre principal souhait est que tout ceci devienne concret.