Les sages‑femmes accomplissent un travail formidable : elles accueillent la naissance de plusieurs centaines de milliers d'enfants chaque année, mais surtout, elles exercent une profession médicale au service des femmes, qu'elles accompagnent tout au long de leur vie. À la fin du mois d'octobre dernier, les sages‑femmes se sont mises en grève, se mobilisant pour la sixième fois cette année. Elles n'ont de cesse d'interpeller sur leurs conditions de travail et sur le manque d'attractivité de leur profession.
L'une de leurs revendications concerne le renforcement de leur formation initiale par l'ouverture d'une sixième année d'étude en maïeutique. C'est le cœur de cette proposition qui tend à instaurer un troisième cycle d'études, un premier pas que notre groupe soutient.
Il faut le prolonger en engageant une réflexion sur l'attractivité de ce métier, compromise par la précarité des contrats de travail. Il n'est pas acceptable qu'au bout de cinq années d'études, une sage‑femme ait une rémunération si faible qu'elle doive cumuler des contrats précaires. Cela, alors même que la Cour des comptes préconisait, dès 2011, un parcours de soins désignant davantage la sage‑femme comme professionnel de premier recours pour les grossesses et le suivi gynécologique de prévention.
Que cette proposition de loi soit soutenue par des collègues de toutes tendances politiques confirme son intérêt. Le groupe UDI et Indépendants en fait partie, considérant que cette initiative parlementaire permettra d'appuyer la nécessaire reconnaissance de la profession de sage‑femme. Nous appelons toutefois l'attention du Gouvernement sur la nécessité d'une réelle valorisation de la profession.