Madame la Présidente, Monsieur le directeur général, la France connaît une forte accélération du vieillissement de sa population, entraînant une perte d'autonomie ainsi que d'autres conséquences sur lesquelles nous travaillons actuellement. Les séniors désignent une catégorie de population large. Comment notre système de santé peut-il mieux répondre aux besoins des séniors et développer des politiques de prévention ciblées, personnalisées, pour retarder la perte d'autonomie ? Comment repenser le parcours de soins pour l'adapter au vieillissement de la population ? Quand allons-nous enfin assister à une révolution de la prévention, avec la transformation de l'Assurance maladie en Assurance santé, afin de mieux intégrer le rôle de la prévention dans les politiques de santé publique ?
Concernant les difficultés rencontrées par les patients, liées à l'accès aux soins, aux déserts médicaux, ou même à la perte de confiance dans notre système de santé, ne faut-il pas envisager une approche plus spécifique des parcours de soins organisés autour des acteurs locaux de santé ? Comment mettre en œuvre une alliance de tous les professionnels de santé, qui, sur chaque territoire, établiraient un plan d'action pour réduire concrètement les délais d'attente, assurer les permanences de soins et faciliter l'accès aux soins des plus fragiles ? Ne faut-il pas mettre en œuvre une cogouvernance au niveau des ARS avec les départements et les régions, afin que la politique nationale de santé soit décidée et mise en œuvre au plus près du terrain ?
Je voudrais aussi évoquer l'éloignement des patients du système de soins, et rappeler le rôle encore trop restreint dans son organisation des associations existantes, et de la manière d'associer mieux les Françaises et Français. Quels résultats pouvons-nous espérer de l'initiative Mon espace partagé et du nouveau dossier numérique de santé ? En quoi cette expérience sera-t-elle plus probante que le dossier médical partagé (DMP) qui existe depuis 2015 ?
Alors que près de 7 % de Français vivent dans un désert médical, quel bilan pouvons-nous dresser des différentes mesures incitatives, comme les aides à l'installation croissantes proposées ces dernières années ? L'usage croissant du numérique pendant la crise est apparu comme une réponse possible aux déserts médicaux.
L'année dernière, le ministre de la santé a souhaité étudier la possibilité de mettre en place une « Grande Sécu ». Avez-vous été sollicité dans le cadre de la rédaction de son rapport ? Quelle est votre position sur le sujet ? Souhaitez-vous une évolution de la prise en charge et de la répartition des rôles entre complémentaires et Assurance maladie ? Je vous remercie.