Intervention de Philippe Latombe

Réunion du jeudi 1er octobre 2020 à 11h00
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Latombe, Rapporteur :

Je souhaiterais d'abord revenir sur l'action de l'Union européenne en matière de recherche pour soutenir le développement des innovations de rupture et des secteurs de pointe du numérique, notamment à travers le programme Horizon Europe. Lors de votre précédent mandat, sous la présidence de Jean-Claude Juncker, vous avez beaucoup contribué au programme Horizon 2020, mais vous avez certainement dû constater des voies d'amélioration. Comment concevez-vous la continuité entre ces deux programmes européens et quels éléments voulez-vous voir développés pour un meilleur soutien à la recherche ? Qu'apportera, selon-vous, l'approche par missions du nouveau programme Horizon Europe et que pouvez-vous nous dire des sommes qui seront allouées dans le cadre du prochain plan financier pluriannuel ? Par ailleurs, votre feuille de route pour la mandature comprend la mise en place d'un Conseil européen de l'innovation. Pourriez-vous nous éclairer sur le rôle de cette nouvelle institution et sur son futur mode de fonctionnement ?

Comment cette initiative va-t-elle s'articuler avec le nouveau programme de financement Digital Europe qui prévoit plus de 8 milliards d'euros dans le prochain programme de financement pluriannuel 2020-2027 pour le soutien au développement de l'intelligence artificielle et de supercalculateurs ? Votre travail sur la mandature précédente a beaucoup contribué à l'élaboration de ce programme, pourriez-vous nous en expliquer les principes ?

L'Europe est souvent présentée comme un terrain privilégié pour la recherche avec de fortes capacités d'innovation, ce dont témoigne par exemple le nombre de brevets déposés rapporté à la population, mais aussi avec une capacité moindre à trouver des applications industrielles susceptibles à la fois de soutenir une croissance durable et d'assurer une certaine autonomie stratégique. Comment l'action de la Commission prévoit-elle de fluidifier les rapports entre recherche fondamentale et applications concrètes ? Quelles sont notamment les pistes pour améliorer le financement des innovations ? Et quels freins avez-vous pu déjà identifier dans la mise en application des résultats de la recherche européenne dans le secteur du numérique ?

Enfin, nous savons que l'Europe souffre de façon croissante d'une perte d'industrie stratégique dans le secteur du matériel informatique qui constitue pourtant le soubassement du développement du numérique. Comment selon vous contrer cette tendance et de quelle façon la Commission entend-elle faire participer l'innovation et la recherche à une certaine forme de réindustrialisation dans ces nouvelles technologies à même d'assurer une plus grande souveraineté européenne ?

Enfin, un dernier point, je souhaiterais vous interroger sur la façon dont vous comptez favoriser la formation et l'éducation. En effet, on nous présente aujourd'hui un nombre trop faible d'experts dans ce domaine, ce qui nuit à ses capacités de développement. L'Europe peine aussi parfois à retenir ceux qu'elle forme. Comment devenir plus efficace en la matière ? De quelle façon la Commission entend-elle de façon plus générale contribuer à mieux former les citoyens à leurs droits et leurs devoirs en matière de numérique ?

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