Permettez-moi tout d'abord d'excuser le président Jean-Luc Warsmann, qui est retenu par ailleurs. Il nous rejoindra au cours des auditions de ce matin.
Je me réjouis de la présence des acteurs de la filière des industries électroniques, qui nous font le plaisir de ces échanges alors que les travaux de la mission d'information débutent. M. Thierry Tingaud, président du Comité stratégique de la filière Industrie électronique (CSF Industrie électronique), est présent aujourd'hui. Il est également vice-président de la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication (FIEEC). Enfin, il est président de l'entreprise STMicroelectronics France. Mme Virginie Hoel est professeure des universités et enseigne au sein de l'institut électronique, microélectronique, nanoélectronique de l'université de Lille. Enfin, M. Guillaume Adam est délégué du CSF Industrie électronique et directeur des affaires européennes et numériques à la FIEEC.
Cette audition du comité stratégique de filière s'inscrit dans le cadre des réflexions que nous souhaitons mener sur la souveraineté numérique dans sa partie hardware, à savoir le matériel et l'équipement. C'est donc un plaisir « d'entrer dans le dur » du sujet en votre compagnie, autour des enjeux stratégiques, technologiques et géopolitiques de la filière Industrie électronique.
Il n'existe pas de souveraineté numérique sans souveraineté technologique. La filière électronique en constitue un bon exemple. En effet, elle produit des composants indispensables au fonctionnement physique du numérique et fait l'objet de stratégies offensives de la part des États souhaitant se positionner sur des segments de marchés les plus décisifs au niveau mondial.
J'aimerais vous citer quelques chiffres en guise de courte introduction. En France, le chiffre d'affaires de la filière électronique s'élève à 15 milliards d'euros. D'après nos sources, la filière génère 80 000 emplois directs, 170 000 emplois indirects et 8 000 chercheurs publics. J'aimerais également mentionner les fleurons français dans des domaines de pointe. Nous pouvons citer deux exemples, STMicroelectronics, dont le président est présent parmi nous, et Lacroix Group.
Pour débuter notre échange, je vous propose d'aborder deux sujets. Le premier sujet porte sur l'actualité de votre filière, dans un contexte marqué à la fois par la crise sanitaire et, si je puis dire, par une entrée dans la deuxième partie du cycle 2018-2022. Ce cycle concerne aussi bien le contrat de votre filière avec l'État que le plan Nano 2022. Un bilan d'étape nous serait d'ailleurs particulièrement utile dans la perspective du prochain plan Nano. Le second sujet porte sur la souveraineté numérique en tant que telle et la façon dont votre filière l'appréhende au niveau national et européen. En effet, nous avons pleinement conscience que les choix effectués dans ce domaine engagent sur la longue durée et doivent donc être mûrement réfléchis.
Vos éclairages sur ces enjeux nous seraient d'une aide très précieuse, alors que l'Assemblée nationale étudiera prochainement le plan de relance et le contenu du quatrième programme d'investissements d'avenir (PIA).