Intervention de Michel Herbillon

Réunion du jeudi 17 septembre 2020 à 9h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

Monsieur le ministre, au nom de mes collègues, je vous adresse nos félicitations pour votre nomination. Nous ne pouvons que souhaiter votre succès dans le cadre de votre mission, lequel se traduirait en un succès pour l'Europe et pour notre pays.

Je souhaite revenir sur la question turque, notamment sur la différence d'approche ou, plus exactement, les divergences existant sur cette question entre la France et l'Allemagne. D'une certaine manière, un peu étrangement, le Président de la République et vous-mêmes semblez même les revendiquer comme un nouvel axe de la politique, tout en affirmant que « le socle franco-allemand est la base de toute action européenne ».

Une vision optimiste consiste à évoquer un partage des rôles, mais vous savez que la vérité n'est pas celle-ci. En effet, il existe un réel désaccord, qui n'est pas le premier, entre l'Allemagne et la France à propos de l'attitude vis-à-vis de la Turquie. Celui-ci s'explique, en particulier, par la présence importante de la communauté turque en Allemagne. En outre, les relations économiques entre la Turquie et l'Allemagne sont beaucoup plus intenses qu'entre la France et la Turquie. À cet égard, les moyens d'action de l'Allemagne sont sans doute plus importants que ceux de la France, au-delà des manœuvres militaires en Méditerranée orientale. Nous avions constaté ces divergences lorsque, lors de la crise migratoire, la Chancelière avait rencontré le Président Erdoğan en Turquie sans en informer ses partenaires.

Comment envisagez-vous la sortie de crise dans ce contexte de désaccord entre la France et l'Allemagne ?

De façon plus globale, je souhaite vous interroger sur la politique européenne vis-à-vis de la Turquie. Mettra-t-on fin à ce cynisme réciproque de la part de l'Europe et de la Turquie à propos de l'adhésion potentielle de cette dernière alors que, comme indiqué par votre prédécesseur, les conditions d'élargissement ont été modifiées ?

Par ailleurs, comment pouvons-nous créer un consensus européen sur les grandes crises internationales, sauf à continuer à faire des incantations régulières sur la nécessité d'une politique étrangère de l'Europe ? Le Président Macron a quelque peu heurté les pays de l'Est en lançant son initiative de rapprochement avec la Russie, ce qui a aussi passablement agacé la Chancelière allemande.

J'en termine en vous citant : « Avec l'Allemagne, bien sûr, nos points de vue divergent. Je dirais même que nous sommes en désaccord chaque matin, mais l'important c'est qu'on soit d'accord à la fin de la journée ». S'agissant de la crise turque, êtes-vous bien sûr que votre temporalité ne sera pas mise en cause ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.