Mon intervention, moins géopolitique et plus technique, porte sur les risques NRBC (nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques), sur lesquels je rendrai prochainement un rapport avec Carole Bureau-Bonnard. Les risques NRBC sont l'affaire de tous, à l'image du secourisme : gérer les risques, ainsi que les menaces, c'est préserver la liberté d'action de nos armées. Les trois objectifs sont : protéger les forces armées ; protéger les populations ; et lutter contre la prolifération de la menace NRBC.
Nos armées ont-elles le bon niveau de prise en compte du risque NRBC ? S'agissant du matériel spécifique par exemple, il date des années 2000, avec des véhicules de l'avant blindés (VAB) de 1997. On est très loin de l'objectif standard du programme SCORPION (synergie du contact renforcée par la polyvalence et l'infovalorisation) pour acquérir une suprématie opérationnelle ou, du moins, être en mesure d'assurer les fonctions de lutte contre les risques NRBC au sein des armées. La phase de transition impliquera une vulnérabilité opérationnelle et une rupture temporaire de capacité, puisque le besoin est de 25 véhicules Griffon spécialisés NRBC d'ici à 2027 et que nous sommes très loin, en matière de programmation, de pouvoir y répondre.
Le Centre national civil et militaire de formation et d'entraînement NRBC-E (NRBC et explosifs) est un organisme interministériel, dans lequel des personnels de différents horizons sont mis en commun. Depuis avril 2021, un poste de militaire qui devrait être pourvu par la marine reste vacant. N'est-ce pas le signe que l'armée accorde une importance trop limitée au risque NRBC ?
Mon avis est que ce risque a une visibilité faible au sein des armées, car il n'existe pas d'officier supérieur dédié, qui centralise les missions NRBC. Nous avons fait le constat d'une forme d'atomisation de la prise en charge de ces risques, qui sont pourtant grandissants.