Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, madame la rapporteuse, monsieur le vice-président de la commission des lois, mesdames et messieurs les députés, l'ordonnance qu'il nous est aujourd'hui demandé de ratifier de façon définitive crée au 1er janvier 2018 un établissement public Paris La Défense, qui fusionne les deux établissements actuellement chargés de la gestion et de l'aménagement du quartier d'affaires. L'esprit dans lequel est créé cet établissement public ne nous convient pas. Le projet lui-même nous semble problématique.
Sur l'esprit, d'abord, ou l'état d'esprit, cette ordonnance a pour but d'attirer encore plus de financiers qui envisagent de quitter la City de Londres à cause du Brexit pour continuer leurs oeuvres en Europe continentale. Selon le rapporteur du texte au Sénat, « Le Brexit est une chance pour notre économie et constituerait une opportunité historique pour le quartier de La Défense. » L'argument a été régulièrement repris lors des débats en commission et en séance publique, lors de la première lecture, comme il l'a encore été tout à l'heure. Quelle image peu amène – et pour le coup assez éclairante – de l'Europe que vous construisez ! Tels des vautours sur la carcasse du Royaume-Uni qui trépignent pour s'en partager les restes, vous vous employez à attirer les multinationales, les banques et les entreprises, …