Je voudrais répondre aux propos du ministre selon lesquels il y aurait un consensus en faveur de l'utilisation des outils et des techniques de vidéosurveillance, dont l'utilité serait, si j'ai bien compris, reconnue par tous et toutes. Je crois qu'il y a en réalité un désaccord : l'opposition ne considère pas que les outils de vidéosurveillance vont de soi. Ce n'est pas notre cas, en tout cas, pas plus que ce n'est le cas de beaucoup d'autres, notamment de nombreuses organisations de défense des droits humains, qui ne considèrent pas qu'une vidéosurveillance à tous les coins de rue et dans tous les espaces possibles soit une avancée, ni que cela permette d'empêcher la commission de tels ou tels actes, en tout cas pas plus que ne le ferait le travail d'humains qui ne soient pas réduits à regarder des images de vidéosurveillance.
C'est basculer dans un autre type de société que de considérer qu'en installant des caméras partout, on supprimerait tout risque d'infractions, qu'en tout cas, on serait plus protégé. Nous ne le croyons pas. Peut-être que s'il n'y avait pas cette inflation pénale et s'il n'y avait pas une politique qui vise à placer de plus en plus de personnes en garde à vue, il n'y aurait pas autant de situations d'extrême violence à l'égard des agents.