Intervention de Catherine Fabre

Séance en hémicycle du mardi 28 septembre 2021 à 15h00
Ratification de l'ordonnance relative aux modalités de représentation des travailleurs indépendants recourant aux plateformes — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Fabre :

L'enjeu de ce texte est de taille, puisque le développement des plateformes numériques en France a été exponentiel et a permis d'investir de nouveaux champs de l'économie. La révolution, liée à la numérisation de nos activités, s'est traduite par de nouvelles formes d'emploi et concerne pour le secteur de la mobilité plus de 100 000 personnes aujourd'hui en France. Il est de notre devoir de garantir le développement de ces plateformes, tout en adaptant au mieux notre droit à ces nouvelles formes d'emploi.

La loi El Khomri a instauré en 2016 la responsabilité sociale pour les plateformes, qui s'est traduite en termes d'assurance couvrant le risque d'accident du travail, en termes de formation, mais également en termes de protection des travailleurs qui souhaiteraient s'organiser en syndicat. Le mouvement était bien engagé sous le précédent quinquennat, et nous le poursuivons de façon sérieuse et cohérente.

La loi d'orientation des mobilités, que nous avons votée en 2019, a également renforcé les dispositions concernant les plateformes de livraison et VTC, en permettant aux travailleurs de choisir librement leurs plages de travail, d'avoir droit à la déconnexion ou encore de protéger les travailleurs des pénalités qui pourraient leur être imposées.

Dans cette continuité, nous souhaitons tout simplement permettre la structuration d'un dialogue social entre les différentes parties prenantes, parce que les travailleurs tiennent à leur statut d'indépendant, plébiscitent la souplesse de leur organisation de travail et ne veulent pas dépendre d'un employeur.

Cette nouvelle forme d'emploi n'est pas du salariat, mais n'offre pas encore toutes les garanties d'indépendance vis-à-vis du donneur d'ordre. Ce n'est ni en niant l'émergence et l'intérêt de ces nouvelles activités, ni en voulant faire rentrer au chausse-pied, par idéologie et contre le gré des principaux concernés, cette forme de travail dans le salariat – qui ne lui correspond pas – que nous résoudrons la question. Au contraire, c'est en reconnaissant les atouts et les spécificités de cette nouvelle forme de travail, dans le respect du dialogue social, que nous relèverons ce défi. Bien entendu, le groupe La République en marche ne votera donc pas cette motion.

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