J'en ai regardé le détail : 80 % des travailleurs y ont signifié qu'ils voulaient conserver « la liberté et l'autonomie », ainsi que « la possibilité de travailler où et quand ils le souhaitent », et qu'ils voulaient également conserver les avantages de l'activité. Mais cela n'est en rien contradictoire avec le statut de salarié ! Rien ne montre qu'ils refusent le salariat ; vous avez transformé ce qu'ils ont dit, madame la ministre.
Il existe, par ailleurs, des modèles de livraison qui reposent sur le salariat, et qui offrent des libertés.
Écoutez ce que disait Jérôme Pimot, représentant du collectif des livreurs autonomes de Paris : on entend souvent que les travailleurs des plateformes ne veulent pas être salariés parce que quelques-uns sont contents de cet accès rapide et facile au travail ; le problème, c'est que les plateformes ont tous les outils nécessaires pour que ces personnes puissent être exclues facilement. Les plateformes ont besoin de turnover pour que les gens ne comprennent pas trop vite ce qui se passe.
Au total, l'argument selon lequel les travailleurs des plateformes seraient eux-mêmes opposés à une telle option semble factice.
Dans une autre consultation, réalisée également par Uber, 52 % des chauffeurs déclarent ne pas avoir l'impression de profiter d'une grande flexibilité.
On peut donc jouer à opposer les chiffres : les travailleurs ne sont pas satisfaits du fonctionnement actuel des plateformes.