Certains ont la plume, la larme ou la critique faciles ; vous, chers collègues de la majorité, c'est la criminalisation que vous avez facile. Des militants de Greenpeace s'introduisent dans une centrale nucléaire pour alerter l'opinion sur la sûreté nucléaire : une loi ! Des militants s'introduisent dans un champ pour dénoncer l'agrobusiness : une loi et, en prime, une cellule Déméter pour espionner et réprimer tous ceux qui s'opposent au lobby agro-industriel ! Des militants s'introduisent dans des élevages pour dénoncer la maltraitance animale : une mission d'information et, pourquoi pas, bientôt une loi !
Quelques militants écologistes vous suffisent pour remplir l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, et quand ce ne sont pas des lois dont l'objectif premier est de museler ou de matraquer la population, vous avez à cœur d'introduire la petite touche de répression qui fait votre signature. C'est le cas ici.
Initialement, ce projet de loi avait pour but d'adapter notre droit à celui de l'Union européenne, mais que s'est-il passé ? Comme des militants écologistes ont occupé la piste d'un aéroport pour alerter sur les émissions de gaz à effet de serre, vous avez ajouté un article pour durcir la sanction pénale alors que ces dispositions n'avaient rien à faire dans un tel texte. Faute d'avoir réussi à placer votre article dans la loi « sécurité globale », vous le faites revenir en le faisant passer à l'article 10.