La suppression du seuil défini par décret – laquelle, en l'occurrence, n'est pas plus contraignante que dans le cas d'autres mesures, puisque nombreuses sont celles qui nécessitent pour leur application des dispositions réglementaires – revient à exiger le passe sanitaire dès les premiers clients présents dans un restaurant. Mais quelle cohérence y aurait-il à imposer le passe dans un restaurant qui compterait vingt couverts répartis entre une terrasse et une salle, en prévoyant de l'espace entre les clients – ce que les restaurateurs ont parfaitement su faire lors du déconfinement, d'abord sur les terrasses, puis dans les salles –, et à en dispenser des particuliers qui organiseraient un repas avec traiteur dans un lieu clos pour 50, voire 100 personnes, puisqu'il ne s'agit pas d'une manifestation publique ? Nous percevons bien là les limites de la position systématique et rigide du Gouvernement.
Ce sont les promoteurs du passe sanitaire qui vous le disent. Nous avons toujours considéré que, pour être accepté par nos concitoyens, celui-ci devait être cohérent, lisible, souple et de bon sens. Le risque sanitaire n'est pas le seul élément pris en considération : ne me faites pas croire qu'accueillir dix personnes de manière espacée dans une salle est plus risqué que de laisser les gens s'agglutiner dans une rue.