En 2021, nous faisons face à des attaques qui viennent de certaines formes de l'islam. Elles peuvent être communautaristes et traduire une volonté de vivre séparément, ou consister en un prosélytisme qui voudrait s'imposer à toute la société en faisant du dogme religieux la règle commune. Nous avons donc le devoir de lutter contre ces phénomènes, et de nous en donner les moyens.
Nous avons voulu un texte qui concerne toutes les religions, large quant à sa portée, un texte qui aille au-delà des rapports entre l'État ou les collectivités publiques avec les religions. Je salue à cet égard l'apport conjoint du Gouvernement et de la majorité parlementaire sur la question de la lutte contre la haine en ligne, laquelle constitue, plus que jamais, un sujet de préoccupation pour la République qui doit garantir les droits les plus élémentaires des citoyens sur internet – l'actualité en a donné, sur les systèmes d'espionnage, un exemple récent même s'il existe bien d'autres dérives, alors même que l'outil qu'est internet présente évidemment un grand intérêt pour les citoyens.
Le travail législatif que nous avons mené est équilibré et mesuré, et cet équilibre, nous le revendiquons comme nous revendiquons la fermeté à l'égard des dérives intégristes. Nous avons également veillé à respecter les libertés de croyance individuelle et de pratique collective des cultes, quels qu'ils soient : que l'on soit catholique ou protestant, juif ou musulman, orthodoxe ou bouddhiste, ou que l'on ait d'autres croyances qui ne manqueront pas d'émerger, l'État n'a à porter aucun jugement sur le fait de croire ou de ne pas croire, ni, bien entendu, à faire la promotion d'une religion, quelle qu'elle soit.
Sans doute cette position, et surtout la prégnance de la crise du covid ont-elles contribué à éclipser ce texte peu médiatisé. C'est dommage, car l'enjeu qu'il pose méritait que la société s'en empare. Ce qui compte, néanmoins, c'est que nous ayons accompli une œuvre durable : je suis persuadé, de ce point de vue, que les mesures que nous nous apprêtons à adopter resteront durablement dans notre droit, au service de la République.