Sans une politique qui lie étroitement les deux en assurant la progressivité des aides et un reste à charge de zéro pour les plus modestes, nous n'y arriverons pas. C'est souvent sur cet écueil qu'on bute.
Je ne prendrais qu'un exemple – chacun ici pourrait en citer d'innombrables –, celui d'ouvriers retraités modestes qui ont souscrit un emprunt pour acheter un logement, se retrouvent à la retraite avec une perte considérable de revenus et se rassurent en ayant un toit sur la tête mais ne peuvent subvenir qu'à leurs besoins vitaux. On pourra toujours leur expliquer qu'investir dans des travaux de transition énergétique leur permettra d'économiser en frais de chauffage mais cela reste à prouver : il arrive en effet que les économies dues à une baisse de consommation soient rapidement avalées par la hausse des prix de l'énergie – en somme, ce sont des économies sinon fictives, du moins modiques ; j'en ai plusieurs exemples précis à l'esprit.
Ensuite, l'obstacle à la réalisation des travaux tient au reste à charge insupportable pour des gens qui n'ont aucune marge dans leur budget ; c'est le cas des retraités modestes mais aussi de nombreux salariés. Inscrire l'objectif du reste à charge zéro dans la trajectoire me semble donc absolument nécessaire.