Nombreuses sont celles qui, en Europe, ont organisé des élections locales et des élections nationales. Les États-Unis ont organisé en novembre dernier, au plus fort de la pandémie et pas seulement grâce au vote par correspondance, leur élection suprême, qui a connu une participation jamais atteinte dans le pays, ce qui veut bien dire que, lorsque les électeurs ont conscience de l'importance du scrutin, ils sont capables, nonobstant les conditions sanitaires et les difficultés d'organisation, de participer à la consultation électorale. Il n'y a pas de raison que les États-Unis, le Portugal, l'Allemagne et d'autres pays organisent des élections et que la France ne le puisse pas.
En réalité, monsieur le Premier ministre, il s'agit d'une question de principe : nous ne pouvons pas transiger avec le principe démocratique. Vous ne pouvez pas expliquer à nos concitoyens, depuis plus d'un an, qu'ils doivent continuer à travailler, en adaptant certes leurs conditions de travail, et à prendre les transports en commun, vous ne pouvez pas laisser les écoliers, jusqu'à une date récente, fréquenter leur école, vous ne pouvez pas demander aux gens d'adapter leur vie sociale aux contraintes sanitaires et leur offrir des perspectives de reprise de la vie sociale – que chacun d'entre nous souhaite la plus rapide possible – pour leur dire finalement que les élections locales pourraient subir des reports successifs.