Même le contenu d'un rapport ne saurait donc être débattu ! Même dans le cadre d'un rapport, on ne peut évoquer la centrale biomasse de Gardanne qui prévoit de brûler 800 000 tonnes de bois par an. Tout le bois disponible de la frontière espagnole à la frontière italienne sera capté au profit d'une seule centrale qui a un rendement énergétique de 35 % seulement tout en bénéficiant de 1,5 milliard d'euros d'aides publiques ! Collègues députés, sachez que jusqu'à Lyon, tout le bois sera réservé au fonctionnement de la centrale, il n'en restera plus de disponible. Comment expliquerez-vous à votre petit opérateur local que lui n'aura pas de subventions, uniquement des contraintes ? Madame la ministre, madame la secrétaire d'État, dans quelques semaines ou quelques mois, vous serez à Marseille pour le congrès de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ; il faudra expliquer aux opérateurs pourquoi on leur demande des efforts alors qu'on leur pique le bois – prélevé, qui plus est, dans des conditions non respectueuses des équilibres de biodiversité ! Voilà l'enjeu.
Quant à l'outre-mer, tout ce que je demande, c'est d'étudier la question dans un rapport, et celui-ci peut tout à fait proposer d'exclure certains territoires.
De grâce, essayons d'avancer sur ce sujet. Cela fait plus de huit ans que nous alertons les pouvoirs publics sur le devenir de la centrale de Gardanne. Il est temps de nous hisser à la hauteur des enjeux, non pas ceux des milliardaires successifs qui ont possédé la centrale, mais ceux de notre avenir, de notre climat, de notre biodiversité !