Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du lundi 3 mai 2021 à 16h00
Bilan de la loi Égalim sur la rémunération des agriculteurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Depuis des années, on caresse l'ambition de créer un cercle vertueux en termes de relations, j'ai connu cela avec Bruno Le Maire quand il était ministre de l'agriculture, il y a une dizaine d'années. Il comptait tout arranger dans le cadre des interprofessions, j'avais même l'impression qu'il avait atteint le nirvana… Or depuis, c'est plutôt la descente aux enfers. Je pense qu'à force de caresser le cercle vertueux, il devient de plus en plus vicieux car si on ne pose pas les vraies questions, l'on n'arrivera pas à trouver des solutions durables – y compris d'ailleurs dans la proposition de loi qui va arriver au mois de juin, on aura l'occasion d'en parler. Les vrais problèmes ne sont pas pris en compte alors que vous avez vous-même esquissé ce qu'il fallait faire, monsieur le ministre, en disant qu'il va falloir faire bouger les lignes pendant la présidence française de l'Union européenne. En effet, tant qu'on aura une politique agricole commune uniquement axée sur la concurrence, sur la compétitivité et sur l'ouverture des marchés, on n'y arrivera pas ! Il faut mettre un coup de pied dans la fourmilière.

Vous dites avoir l'espoir de faire évoluer la situation concernant les clauses miroirs, mais l'article 44 de la loi ÉGALIM n'est toujours pas opérationnel parce que c'est impossible encore aujourd'hui de contrôler si les produits importés respectent les normes environnementales ou sanitaires existant en Europe. Les règles sont détournées par tout le monde, les services des douanes et la DGCCRF nous disent qu'ils ne peuvent rien y faire, et ce n'est même pas possible au niveau européen.

Et puis s'agissant de la garantie des prix, il faut arriver à ce que l'Union européenne admette qu'il faille les garantir à un niveau qui couvre les coûts de production.

En ce qui concerne la PAC, non seulement elle ne va pas améliorer les choses, mais créer des distorsions de concurrence.

Enfin, vous avez dit que la baisse des aides couplées ne sera pas de 250 millions d'euros, mais alors quel sera son montant et selon quels calculs ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.