Intervention de Roxana Maracineanu

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Situation des sportifs sourds

Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des sports :

C'est en effet un thème important pour le sport. Les Deaflympics sont reconnus par le CIO et j'ai moi-même eu l'occasion de participer à une compétition au cours de laquelle un athlète sourd, sud-africain, a été médaillé d'argent : c'était aux Jeux olympiques de Sydney, sur 200 mètres brasse. De nombreux sports s'adaptent pour substituer à un départ fondé sur l'ouïe un système visuel, afin que les personnes sourdes puissent prendre le départ des compétitions et concourir avec les valides.

Dans d'autres sports, ce n'est cependant pas possible et l'IPC, le Comité international paralympique, agit pour que soient reconnus officiellement les Deaflympics, compétition organisée par l'ICSD. Tant qu'ils ne le sont pas au niveau international, la France ne peut agir qu'au sein de ses propres fédérations, comme vous l'avez dit, pour une meilleure reconnaissance des athlètes de haut niveau médaillés dans ces compétitions et pour leur meilleure inclusion dans les fédérations, afin qu'ils puissent s'entraîner dans de bonnes conditions pour les sélections et les compétitions qui leur sont réservées.

Le budget consacré par le ministère des sports et par l'Agence nationale du sport (ANS) au soutien de la pratique paralympique de haut niveau et au développement des pratiques sportives des personnes en situation de handicap est passé de 2 millions à 12 millions d'euros, ce qui représente une augmentation de 250 %. Les fédérations sont accompagnées en ce sens par la loi que vous avez votée il y a un mois, qui favorise le développement de la pratique sportive dans les établissements accueillant les personnes en situation de handicap, quel que soit d'ailleurs leur handicap.

La surdité est un handicap invisible, sensoriel, qui mérite d'être mieux connu et reconnu par le monde du sport, car ce dernier est aussi un moyen de rendre plus visibles les personnes en situation de handicap dans notre société. C'est pour cela que nous investissons des moyens importants : nous voulons réussir les Jeux paralympiques de 2024 et nous voulons aussi permettre une pratique plus démocratique, favorable à toutes les personnes en situation de handicap.

Nous avons donc augmenté le budget qui y est consacré et pendant la crise sanitaire, nous avons rendu possible la pratique du sport sur ordonnance ou par les personnes en situation de handicap, dans des établissements qui étaient fermés au grand public. Cela a permis de créer une dynamique de rencontre entre ces personnes et le monde du sport, y compris les salles de fitness, qui souvent ne les accueillaient pas et qui commencent à leur offrir les mêmes services qu'aux personnes valides.

Enfin, un soutien très fort est également apporté à la haute performance, puisqu'un budget de 20 millions d'euros a été débloqué dans le cadre du programme d'investissements d'avenir (PIA) pour venir soutenir toutes les personnes pratiquant le sport à haut niveau. Je prends l'engagement, dans ma dernière année au ministère des sports, d'être particulièrement attentive à ce sujet pour l'inclure dans les contrats de délégation des fédérations accueillant les sportifs handicapés.

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