Intervention de Hubert Wulfranc

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 15h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Wulfranc :

Madame la ministre de la transition écologique, à vous écouter – et Dieu sait si on vous écoute ! – et à écouter les membres de votre majorité, le projet de loi contient toutes les mesures nécessaires pour permettre enfin à notre pays de tenir ses engagements climatiques. Le Parlement aurait, au cours des trois semaines de débats qu'il a consacrées à votre texte, magnifiquement relayé, selon vos propres termes, les propositions formulées par la Convention citoyenne pour le climat.

Eh bien ni les 150 citoyens, ni la communauté scientifique, ni les parlementaires qui ont tenté de renforcer l'ambition du texte ne partagent cet enthousiasme de façade.

Vous avez, dans une tribune récente cosignée avec un collectif de ministres et de députés de la majorité, dénoncé les postures de ceux qui « s'enferment dans une logique du tout ou rien pour refuser une approche progressive ». Nul ne conteste sur ces bancs la nécessité d'avancer par étapes sans laisser personne sur le bord du chemin, mais le cœur du problème, c'est qu'au bout du compte, votre politique des petits pas ne suit pas le rythme des changements économiques et sociaux qu'impose la crise écologique et climatique. Sous la pression, comme cela a été dit, de puissants intérêts économiques et financiers, vous vous êtes condamnée au sur-place, aux dépens de l'intérêt général et des attentes légitimes de nos concitoyens.

Ce texte souligne les terribles contradictions qui sont les vôtres. On ne peut en effet prétendre opérer la transition écologique de l'industrie sans garantir aux salariés – nous ne cesserons de le dire ! – des droits nouveaux en termes d'emploi et de formation, ni sans renforcer leur pouvoir d'intervention sur la stratégie industrielle des entreprises. Or il n'y a rien d'essentiel, dans le projet de loi, sur l'emploi et la transformation des métiers. Aucune mesure ne vise non plus à encadrer les émissions de carbone des grandes entreprises, ni à leur réclamer des contreparties. Bien au contraire : c'est leur bonne volonté qui fait office de cap. On ne peut prétendre réduire la part du transport routier et aérien sans développer massivement l'offre de fret et de transport ferroviaire, sans préserver le maillage des petites lignes et sans rendre attractifs les tarifs des transports publics, notamment de la SNCF.

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