Intervention de Pierre-Yves Bournazel

Séance en hémicycle du mercredi 5 mai 2021 à 21h00
Soutien à l'activité économique face à la covid : déploiement et efficacité des aides

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Yves Bournazel :

Je veux à mon tour, et à la suite de des propos tenus tout à l'heure par mon collègue Benoit Potterie, saluer l'action du Gouvernement en matière économique depuis le début de la crise. Voilà plus d'un an que l'épidémie de covid-19 soumet l'économie mondiale à une épreuve sans précédent. Alors que certains secteurs ont été contraints de cesser leur activité plus ou moins longtemps, ou de la voir particulièrement affectée, le Gouvernement a su apporter des réponses pratiques avec une grande réactivité. Les dispositifs clés mis en place depuis un an ont été peu à peu enrichis, mieux adaptés aux réalités du terrain grâce à l'efficacité des services de l'État et à l'écoute du Gouvernement. Partenaires sociaux, représentants de différentes fédérations professionnelles, élus locaux et parlementaires : je crois pouvoir dire que le dialogue constamment maintenu par Bercy a porté ses fruits pour supprimer au mieux les trous dans la raquette.

Bien sûr, quelques améliorations sont toujours possibles, comme l'a rappelé tout à l'heure Benoît Potterie, mais je me réjouis comme lui de la robustesse du système mis en place. Nous sommes fiers d'avoir pu contribuer à la coconstruction de ces mécanismes de soutien à l'activité économique. Je pense par exemple à la meilleure prise en compte des entreprises nouvellement créées, pour laquelle notre groupe a beaucoup plaidé, ainsi qu'à la contribution importante des assureurs à l'effort national, que j'avais demandée dès le début de la crise, en mars 2020, et qui a été suivie d'effet au prix de nombreuses négociations menées par le Gouvernement.

Notre groupe Agir ensemble continuera, dans l'intérêt général, à apporter sa pleine contribution dans une logique constructive, afin d'accompagner au mieux les acteurs économiques.

Alors que le confinement s'amorce, la sortie des aides est un enjeu crucial, qu'il faudra gérer avec beaucoup de précision, afin de permettre une transition en douceur. Notre groupe salue les annonces du ministre de l'économie relatives au fonds de solidarité. Celui-ci sera maintenu en mai, et les entreprises auront droit à l'intégralité du mécanisme ce mois-ci, avant une évolution du dispositif au mois de juin. Durant l'été, la dégressivité des aides sera accompagnée de la suppression du seuil plancher de perte de chiffre d'affaires. Combiné avec le calendrier clair des réouvertures énoncé par le Président de la République la semaine dernière, ce système permettra une sortie progressive des aides, qui donne de la visibilité aux acteurs économiques.

Nous entendons cependant les craintes de certains professionnels quant aux modalités pratiques de sortie des aides. Je pense particulièrement aux commerçants, hôteliers ou restaurateurs d'Île-de-France, qui anticipent un été bien difficile, alors que les touristes internationaux ne reviendront pas massivement. J'ai, à cet égard, proposé l'instauration d'une zone unique à Paris pour l'ouverture dominicale des commerces, qui pourrait se faire sur la base du volontariat des commerces et des salariés. Cela permettrait de relancer l'activité économique, de soutenir nos commerçants et d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés tout en permettant une meilleure gestion des flux dans les magasins.

En tout état de cause, la sortie des aides devra se faire autant que possible au cas par cas, en prenant en compte la spécificité de chaque secteur de chaque territoire. Nous savons le Gouvernement à pied d'œuvre, en lien permanent avec les acteurs économiques et les acteurs locaux.

L'un des grands enjeux pour lesquels nous devrons apporter des solutions concrètes aux entreprises est leur endettement. D'un côté, la crise a conduit les ménages à sur-épargner. Le surplus d'épargne atteindra ainsi près de 160 milliards d'euros à la fin de l'année et le décaissement d'une partie de cette épargne de précaution sera la clé d'une reprise vigoureuse. D'un autre côté, les entreprises ont accru leur endettement, notamment pour se constituer un matelas de secours en termes de trésorerie. Un excès d'endettement fragiliserait le système bancaire et grèverait l'investissement. Le Gouvernement a pris la mesure de cet enjeu, notamment avec le lancement ce mois-ci des prêts participatifs, que nous soutenons.

Conscient de tous ces enjeux et soutenant pleinement le Gouvernement dans sa politique d'appui aux acteurs économiques – saluée partout dans le monde, faut-il encore le rappeler ? –, notre groupe Agir ensemble est convaincu que l'économie française a de solides atouts pour rebondir et sortir plus forte de cette crise. Nous souhaitons le faire en assurant aussi la cohésion sociale dans notre pays, par un soutien aux salariés et aux personnes les plus précaires et les plus vulnérables : c'est l'économie et le social ensemble, et c'est ainsi que nous sortirons de cette crise.

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